L'art et la manière d'occuper les grandes, les mains dans la farine et les écouteurs sur les oreilles .
C'est aussi une façon de tester mon nouveau jouet .
Voici la première verrine de Juliette Mademoiselle nous a fait la surprise .Sous les pommes il y avait des raisins secs et du sirop de ??? C'était ...divin !
Tiré du livre Kitchenaid :
Pour une base de 300 g de farine - 3 oeufs -
Pâtes vertes = remplacement d'un oeuf par 50 g d'épinards cuits, soigneusement égouttés et hachés
Pâtes à l'encre = ajout d'une cuillère à café d'encre de seiche
Pâtes rouges : ajout de 25 g de betteraves rouges cuites mixées.
Il y a des fins de semaine qui ne sont pas de tout repos .
Les meubles de cuisine ont été livré Samedi, pendant que je faisais du shopping .
J'aime vraiment cette couleur
Un petit tour chez Casa pour quelques accessoires de cuisine ,verres et verrines , mini-cocottes, machine à pâtes, un nouveau service de table très coloré pour changer des tons ivoires et ficelles .
du Rouge
et
mon nouveau jouet,il ira sur la petite table en marbre
Il va falloir que je patiente un peu pour que les meubles soient montés. Après les fourneaux vont chauffer et embaumer la maison avec en premier les confitures .Le congélateur regorge de fruits rouge .Les mirabelles sont de saison, puis il y aaura les poires ,et les envies de plats mijotés dont la blanquette de veau (j'en salive à l'avance).Cet hiver , je pense passer plus de temps en cuisine ,dans MA CUISINE .Interdit aux hommes pour une cuisine plus light ,mais goûteuse .
Je ne suis pas toujours sage et c'est tant mieux .Il y a les fournitures scolaires qui vont sagement attendre demain dans les sacs ,et il y a mon super jouet que je vais tester illico presto rapido .Pour faire des carottes râpées extra-finnnnnnnnnnnnnnnneeeeee au citron .
C'est bien mieux qu'au robot .
J'ai un peu hâte que les Miss retournent toutes à l'école, au collège, au lycée et en fac, pour reprendre possession de mon atelier et faire les rideaux de la cuisine .Les filles sont un peu exaspérante ,elles tournent en rond et n'ont qu'une envie "reprendre le chemin des écoliers" .OUF! En bonne mère indigne, je vais respirer un peu et m'inscrire au Taï-chi. Juliette ira à la cantine avec ces copines . Voila, une bonne résolution pour bien commencer l'année scolaire . Cela ne m'empêche pas de vous adorer mes chéries .
En attendant , il faut les occuper les minettes ,demain, journée cuisine et pâtisserie pour joindre l'utile à l'agréable .
La stratégie visant à éradiquer le grec et le latin de l'école publique entre dans sa phase terminale, avec la suppression programmée du Capes de lettres classiques, concours principal pourvoyeur des professeurs de langues anciennes dans les collèges et lycées de France. Membres du jury de ce défunt concours, nous avons devant nous ce qui semble devoir être la dernière génération de professeurs de grec et de latin.
Il y aura, dès le mois de novembre, un Capes de lettres classiques flambant neuf, sans latin ni grec… Tout au plus les candidats auront-ils à se fendre de quelques bribes de versions, comme nos collègues de lettres modernes traduisent parfois un peu d'anglais. Fi des explications de Virgile, Horace, Sénèque, Cicéron, Euripide, Eschyle, Platon… Place au contrôle de l'éthique du fonctionnaire et à l'épreuve reine : le commentaire d'une photocopie de manuel scolaire…
Aucune autre discipline n'a eu droit à un traitement aussi privilégié ; partout ailleurs, la réforme des concours a tout de même laissé debout quelques épreuves qui permettent encore de vérifier la compétence des candidats dans la discipline qu'ils s'apprêtent à enseigner ; partout… sauf en langues anciennes. Aucune volonté politique établie, aucune logique de rentabilité, aucun impératif économique…
Une commission de réforme des concours se réunit en petit comité ; un inspecteur général y représente les lettres, négocie les nouvelles épreuves, sans latin ni grec ! Chagrin de notre inspecteur : "Je fis ce que je pus pour vous pouvoir défendre…" Le ministre valide, pas de risque de professeurs ou de gamins dans la rue pour sauver Homère et Tacite, et d'un trait de plume des disciplines entières disparaissent des écrans de contrôle, sans le début du commencement d'une justification.
Un peu d'histoire : depuis trente ans, des "hommes de progrès", plutôt bien représentés au sein du ministère, et de son inspection générale des lettres en particulier, luttent contre ces fléaux de l'élitisme, du conservatisme et de l'inutilité que constitueraient le grec et le latin. Aucune fracture droite-gauche à chercher : les pragmatiques comme les révolutionnaires y trouvent leur compte.
Ils avaient d'abord voulu agir sur la demande (les élèves et leurs familles), en proposant des horaires stimulants (latin pendant le déjeuner, grec le mercredi après-midi), des innovations audacieuses (seconde, première et terminale regroupées en une seule classe), la technique dite du "supermarket" ("Alors on vous propose la classe sportive, ou la classe numérique, ou la classe européenne, ou la classe musique, ou la classe d'excellence artistique, ou la classe sciences de l'ingénieur, ou alors du latin…").
Mais tous ces efforts se révélèrent peine perdue. Il restait, à la rentrée 2009, un demi-million de petits néoréactionnaires qui s'entêtaient à vouloir étudier le grec et le latin dans les collèges et lycées de France. Plus grave : dans un contexte où les supposées élites se détournent massivement de l'étude des langues anciennes au profit d'options jugées plus modernes (classe européenne, cinéma, chinois…), le grec et le latin sont en train de devenir l'un des rares endroits où les élèves les plus fragiles peuvent bénéficier de ce grand luxe dans l'école d'aujourd'hui : du temps.
Du temps pour comprendre l'orthographe des mots, la grammaire d'une langue, l'évolution d'une écriture, du temps pour l'essentiel. La diminution drastique des horaires de français dans le secondaire rend ces matières indispensables, du moins pour ceux qui ne peuvent apprendre le français là où on l'apprend désormais : non plus dans une classe, mais dans sa famille.
Dans cette étoffe d'incohérence que constitue une journée de cours pour un lycéen d'aujourd'hui, le grec et le latin confèrent une unité à cet ensemble, notamment pour ceux qui n'ont personne autour d'eux pour les aider à s'orienter dans le dédale des filières et des options. Pouvoir retrouver l'étymologie de tel nouveau terme scientifique, tel symbole mathématique familier, tel mythe revu et corrigé par un auteur du XXe siècle, telle racine indo-européenne commune à l'allemand et à l'espagnol : ou comment une journée de cours s'ordonne autour d'une langue ancienne.
Le grec et le latin, instruments de l'égalité des chances, vecteurs de réussite scolaire pour les plus démunis ! Il fallait agir ! Supprimer les élèves prendrait du temps, le plus simple est qu'ils n'aient plus de professeurs. Cette décision devenait d'autant plus urgente que commence à se dessiner aujourd'hui le bilan des "hommes de progrès" qui ont, depuis quelques décennies, la haute main sur l'enseignement des lettres.
Un bac français où a désormais cours la notion de "compréhension phonétique" de la copie, des professeurs de langues vivantes, de sciences, bloqués dans leur progression par les lacunes abyssales des élèves en français, des universités instituant un peu partout des modules de rattrapage accéléré en grammaire et en orthographe pour les jeunes bacheliers, des élèves incapables de trouver les mots, prisonniers de codes langagiers qui font peut-être les délices des scénaristes et des publicitaires mais s'avèrent assez discriminants dans les entretiens d'embauche.
Effectivement, mieux vaut que les élèves n'entendent pas trop parler de l'Athènes antique, où les hauts fonctionnaires étaient astreints à rendre compte de leur gestion au sortir de leur charge…
C'est dire la responsabilité qui échoira à ces derniers jeunes professeurs de lettres classiques qui, dans un mois à peine, seront projetés dans les eaux troubles des classes de collège avec la lourde charge d'y faire exister le grec et le latin. C'est là-bas plus qu'ailleurs que ces matières devront apporter la preuve de leur légitimité et de leur nécessité. Ils nous trouveront à leurs côtés dans cette entreprise. Universitaires, formateurs, professeurs, c'est à ce combat-là que nous allons désormais consacrer toutes nos forces, loin des jurys de concours où nous laisserons à d'autres la délicate besogne d'abandonner l'étude des "poètes impeccables" pour le contrôle, plus inattendu, des "collègues impeccables".
Car nous sommes convaincus qu'il y a plus que jamais en France une demande d'école, une demande d'exigence, d'ambition et de dépaysement, et que le grec et le latin sont les mieux placés pour y répondre. Dans un système qui ne fait qu'accroître les inégalités entre les familles, où l'on explique aux élèves boursiers : "On va vous faire passer des concours différents parce que vous êtes pauvres", dans un système qui abandonne, sans combattre, ses principes fondateurs aux établissements privés, nous ne comptons pas vraiment abdiquer "l'honneur d'être une cible".
Michèle Gally, professeur des universités (Aix-Marseille) ;